SE SOULEVER

A mesure que la résistance se structure à l'intérieur des camps, la possibilité d'un soulèvement libérateur est envisagée.

A Buchenwald, dès septembre 1944, la résistance clandestine se dote d'un Comité militaire international et commence à rassembler des armes : des fusils, des pistolets, des grenades, des explosifs sont sortis pièce par pièce de l'usine d'armement du camp par des détenus qui risquent leur vie. Les armes sont ensuite enterrées sous les planches d'un des Blocks.




Témoignage de Léon Zyguel
recueilli lors de la conférence de Créteil en décembre 2011.
Il raconte l'insurrection des déportés de Buchenwald, au moment des marches de la mort et des bombardements alliés. 


Voici les informations trouvées au musée de la résistance de Champigny : 







Photographie de quelques unes des armes utilisées lors de l'insurrection : 

Photographie d'un poste de radio clandestin du camp de Buchenwald : 

Fanion de la Brigade Française : 







A Mauthausen, les républicains espagnols mettent sur pied un groupe armé, en fin 1943, qui dispose seulement d'un revolver, de quelques munitions et d'une grenade.
L'idée de révolte fait toutefois débat entre les partisans d'une insurrection libératrice et ceux qui veulent attendre l'arrivée des troupes alliées : pour les premiers, attendre est laisser les SS décider et leur permettre de perpétrer de nouveaux crimes. Pour les seconds, passer à la lutte armée prend le risque de déclencher une répression violente alors que des vies peuvent être sauvées si on évite l'affrontement direct.

La situation désastreuse des derniers mois du système concentrationnaire crée une nouvelle donne : les arrestations et les exécutions opérées par les SS affaiblissent les organisations clandestines. Pour la plupart des déportés, la question de savoir si la révolte est une option possible ne se pose même plus, tant les corps sont épuisés et les esprits anesthésiés par les souffrances endurées.





Les insurrections que connurent plusieurs camps importants, sans parler des Kommandos extérieurs, furent les manifestations les plus spectaculaires et souvent aussi les plus tragiques de la permanence de l'esprit de résistance dans la déportation .

L'une des premières fut celle de Tréblinka II, camp d'extermination secret, perdu dans une région de marais de dunes et de forets.
Les avions militaires nazis eux-mêmes n'avaient pas le droit de survoler le secteur .
Le camp fut créé au début de 1942 .
Dès cette époque , les détenus qui le purent se préparèrent à l'action .
Durant treize mois , à partir de juillet 1942 , les chambres à gaz fonctionnèrent sans arrêt , exterminant des centaines de milliers de déportés .
Le 2 août 1943 , les groupes armés qui s'étaient constitués passaient à l'action , livraient bataille , incendiaient le camp , se dispersaient dans les forets.
De nombreux résistants furent tués au combat . 700 environs réussirent à prendre le maquis ; une quarantaine seulement survécurent .

En octobre 1943, le 14 très exactement un événement semblable se produisit au camp de Sobibor où quelques 200 000 hommes et femmes avait été gazés en l'espace de 18 mois. Les résistants du camp, commandés par un officier Soviétique, livrèrent un furieux combat au corps à corps avec les S.S. Trois cents déportés purent s'enfuir mais presque tous furent repris et exécutés .