LE CONTEXTE HISTORIQUE


LE NAZISME est une idéologie fondée sur les théories exposées par Hitler dans "mein Kampf" qui préconise :

-          La supériorité de la "race aryenne" dont le peuple allemand serait le plus pur représentant appelé à dominer les "races inférieures".

-          La haine du Juif, ennemi de race et responsable de tous les maux de l’Allemagne

-          La théorie de l’espace vital selon laquelle le peuple allemand doit conquérir des territoires vers l’Est, pour assurer sa survie. 

Sous le régime nazi, la valeur sociale de l’individu relève d’une appréciation d’Etat qui décide si une vie est digne ou non d’être vécue.

Tous les opposants réels ou présumés à cette idéologie sont des ennemis du peuple allemand et doivent être inexorablement châtiés ou éliminés.

Les nazis ont conçu et mis en application un système concentrationnaire placé sous la responsabilité de la SS, dont Heinrich Himmler est le chef suprême (Reichsführer SS).

Ce système recourt à des mesures coercitives et disciplinaires inspirées de l’idéologie raciste du nazisme, mises en pratique par la SS avec une brutalité sans égale, un mépris total de la vie et des êtres "inférieurs", des ennemis du régime et des ennemis de "race".

Le système devient une gigantesque entreprise de négation de toute valeur et de tout droit de la personne humaine. 

Véritable univers de mort, lente et expiatoire pour les "opposants et résistants" ennemis du Reich, immédiate pour les "ennemis de race" (Juifs, Tsiganes, Slaves), il se caractérise en outre par une étonnante bureaucratie et l’instauration d’une hiérarchie interne des détenus à la dévotion de la SS, certains détenus (en général de droit commun) étant investis de pouvoirs absolus sur les autres.

Jusqu’en 1939, les détenus sont des ressortissants du Reich, classés par catégories, en opposants politiques (triangle rouge), asociaux (triangle noir), reclus de droit commun (triangle vert).

L’internationalisation et l’extension de ce système commencent dès septembre 1939, avec l’invasion de la Pologne (début de la Deuxième Guerre mondiale). 

L’effectif des détenus ne cesse dès lors d’augmenter et leurs conditions de vie de se dégrader. Aux catégories se superposent désormais les nationalités.


L’extermination des Juifs, ou Solution Finale de la question juive en Europe, commencée dès les dernières semaines de l’année 1941, atteint son apogée entre mi-1942 et mi-1943, puis décroît jusqu’à fin 1944, faisant au total entre cinq et six millions de victimes innocentes.

Elle se décide à la conférence de Wannsee en 1941, qui regroupe tous les plus hauts dirigeants du régime nazi. Il s'agit d'éliminer de manière industrielle les races dites inférieures : Juifs, Tziganes. 

A partir de 1943 et jusqu’à l’effondrement du Reich, sans jamais perdre sa vocation d’élimination des ennemis sur régime, ni de répression et de coercition, le système se transforme en un immense réservoir d’esclaves sous-alimentés, contraints au travail forcé à des cadences infernales, dans une multitude de "Kommandos" répartis à travers tout le Reich, dans tous les secteurs de l’économie allemande, 
- qu’ils soient liés directement à la guerre (avions, fusées V1 et V2, chars, etc.) 
- ou relèvent de la production industrielle générale et des travaux d’infrastructure (routes, voies ferrées, bâtiments, base, etc).

A côté du travail « économiquement utile », la SS maintient les détenus dans un état d’agitation et de peur permanentes, pour décourager chez eux toute tentative d’organisation collective, de solidarité et d’évasion.

La moindre erreur est lourdement sanctionnée par des mesures arbitraires, cruelles, brutales et publiques, entrainant souvent la mort.

La sous-alimentation chronique ajoute à l’épuisement des corps, aux maladies, au manque de soins, d’hygiène et de sommeil. La durée moyenne de vie dépasse rarement neuf mois.

Les malades incurables et les inaptes au travail, c’est-à-dire les "inutiles", sont périodiquement éliminés par injections mortelles ou par envoi dans les chambres à gaz des camps (quand il en existe) ou dans les centres d’euthanasie (Château d’Hartheim en particulier).

Les médecins SS se livrent en outre, dans les camps, à des expériences humaines d’une barbarie inouïe sur des détenus hommes, femmes et enfants.

Des détenus classés "politiques" parviendront cependant, non sans risques, à occuper des fonctions clé dans l’administration interne, à y supplanter les "droit commun", et çà créer des organisations clandestines favorisant certaines formes de résistance, de solidarité, d’entraide et de renseignement.

LA DEPORTATION PARTIE DE FRANCE

En France, la déportation poursuit deux objectifs :

- Avec la collaboration des autorités françaises de Vichy, réprimer et décourager toute velléité de résistance ou d’opposition dans la population, 
- par l’emprisonnement généralement suivi d’un envoi en camp de concentration : 
les résistants pris les armes à la main ou convaincus de faits ayant entraîné la mort de soldats allemands, étaient condamnés à mort et exécutés, ainsi parfois que de simples otages exécutés pour terroriser la population et l’inciter à la soumission.

Mettre en œuvre la "Solution Finale de la question juive en Europe", en déportant vers les camps d’extermination hommes, femmes et enfants, raflés par familles entières avec la complicité du gouvernement de Vichy. 

Une minorité de ces déportés échappe, lors de la sélection à l’arrivée, à une mise à mort immédiate et est retenue pour travailler dans des Kommandos particulièrement durs, où le sursis qui leur accordé n’est que de courte durée.

La distinction entre déportés victimes de mesure de répression et ceux victimes de persécutions antisémites, comporte quelques exceptions et des cas particuliers : 
ainsi des Tsiganes, des témoins de Jéhovah, et des homosexuels, déportés depuis les territoires sur Nord et de l’Est de la France, annexés ou placés sous administration militaire allemande, ou encore des Juifs "conjoints d’aryens", soustraits au processus de la Solution Finale et déportés vers l’Île anglo-normande d’Aurigny.


Entre arrestation et déportation, les déportés séjournent pendant une durée indéterminée dans des prisons (Fresnes, Montluc, Beaumettes, Blois, la Hâ à Bordeaux etc.) ou des camps d’internement (Pithiviers, Beaune-La-Rolande, Rivesaltes, Gurs, Châteaubriant, Voves, Le Vernet etc.) relevant des autorités de Vichy, parfois aussi partiellement des autorités allemandes d’occupation.

Les transports de déportation s’effectuent, depuis les camps de regroupent et de transit (Drancy, Compiègne, Romainville etc.) sous autorité allemande, par trains composés de wagons à bestiaux, où les détenus, entassés sans sanitaires, sans eau et sans aération, pendant des jours et des nuits, sont déjà épuisés quand ils ne sont pas morts ou devenus fous, avant leur arrivée en camp de concentration.

AU TOTAL 161 000 PERSONNES ONT ETE DEPORTEES DE FRANCE VERS LE SYSTEME CONCENTRATIONNAIRE NAZI

85 000 par mesure de répression (résistants, opposants, otages) essentiellement depuis les camps de transits de Compiègne et de Romainville. Le nombre de victimes est estimé à plus de 40 %, dont un peu plus de 1 500 ont été gazées.
76 000 parce que Juives, dont 11 000 enfants, essentiellement depuis le camp de transit de Drancy et vers Auschwitz-Birkenau. Près de 97 % y ont été victimes des chambres à gaz de la "Solution Finale".


LA FIN DU SYSTÈME

Devant l’avance des armées alliées, fin 1944 et surtout début 1945, jusqu’en avril, les SS procèdent à l’évacuation des camps de concentration et tentent d’effacer les traces de leurs crimes.

Les détenus sont ainsi transférés en plein hiver, par -20° ou -30°, dans des trains découverts (cas de l’évacuation d’Auschwitz en janvier 1945) ou lancés en d’interminables colonnes de plusieurs milliers de silhouettes décharnées, dans des marches de la mort qi les conduisent vers d’autres camps, eux-mêmes rapidement surpeuplés. 

Près de 50 % des évacués périssent encore dans cette ultime épreuve où les gardiens n’hésitent pas à abattre d’une balle dans la tête les traînards et ceux qui, à bout de force, ne peuvent plus suivre.

Le système conçu et appliqué par la SS ne s’effondre pas : il est brisé par l’offensive victorieuse des armées alliées.

La rage meurtrière et le fanatisme des SS se manifestent jusqu’aux ultimes instants précédant l’arrivée des armées alliées.

Les criminels nazis qui ont pu être identifiés et capturés, ont été jugés et condamnés à l’occasion d’une série de procès, dont le plus célèbre est celui de Nuremberg, où pour la première fois ont été introduites les notions de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ces derniers étant imprescriptibles.