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LES NEGATIFS PHOTO DU CAMP DE MAUTHAUSEN 
(MRN de Champigny, coll KZ Gendenkstätte Mauthausen)

Arrivés en 1941 à Mauthausen, les espagnols Antonio Garcia et Francisco Boix sont affectés au service photographique du camp qui fonctionne depuis 1940. 
A la fin de l'année, il signale à l'organisation de résistance espagnole qui s'est formée dans le camp que des négatifs sont stockés dans des boites et laissés sans surveillance. 
De mars 1942 à la libération, des morceaux de négatifs montrant les crimes des SS sont sortis du laboratoire enveloppés dans du papier journal et cachés dans divers endroits du camp, et même à l'intérieur des vêtements de certains détenus. 
Les conditions de conservation devenant plus dangereuses en 1944, les négatifs sont sortis du camp. 
En 1945, avec la complicité de jeunes espagnols travaillant dans la carrière Poschacher située en dehors du camp, les négatifs sont remis à Anna Pointer, une résistante autrichienne du village de Mauthausen. 
Malgré les risques encourus par elle et sa famille, elle accepte de cacher les négatifs dans un mur de son jardin.
Dès la libération du camp, les négatifs sont récupérés par les Espagnols et complétés par d'autres retrouvés dans le laboratoire SS. 
L'ensemble est ramené en France où la plupart des républicains espagnols déportés à Mauthausen trouvent refuse en attendant la fin du régime franquiste en Espagne. 

Visite du camp de Mauthausen en 1941 par H Himmler et  E Kaltenbrunner : 



photo d'un détenu abattu en 1942 :


Jeunes déportés espagnols, provenant du service d'identité SS : 




Photos de libération du camp :



Jeunes travaillant à la carrière Poschacher et ayant remis les photos à Anna Pointer : 







3 photos des premières manifestations des Jeunesses communistes et du parti communiste espagnol à la libération du camp : 









AU CAMP DE BUCHENWALD 
(MNR de Champigny)

Arrivé en juin 1943 à Buchenwald, le français Georges Angéli est affecté au service photographique du camp, où travaillent d'autres détenus, surveillés par deux SS. 
Il est chargé du tirage des négatifs, et réalise en cachette des doubles des photographies d'exécutions et de morts qu'il cache dans une boite en fer sous la plancher du laboratoire. 
Il connait les risques : son prédécesseur Rudolf Opitz a été mis à mort pour les mêmes actes. 
En juin 1944, il décide de prendre des clichés du camp avec un appareil rudimentaire trouvé dans le grenier du laboratoire. 
Avec la complicité de quelques camarades, il parcourt le camp et prend des photos l'appareil caché dans  du papier journal, réalise quelques dizaine de clichés qu'il range dans la boite en fer. 
En août 1944, l'aviation alliée détruit une partie du camp dont le laboratoire photographique. 
Georges Angéli parvient à récupérer la boite en fer, et la cache sous sa paillasse. Il l'enterre ensuite au pieds de l'escalier menant à l'étage supérieur du block 40. 
A la libération, il rentre en France avec la boite intacte. 

Il réalise par la suite un album photo avec les négatifs (coll association française Buchenwald-Dora)




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Journal intime de Marie-Claude Vaillant-Couturier, déportée à Ravensbrück (2 janvier 1945-25 mai 1945, page 20)
(coll MRN)